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Interview avec Cat Spangehl, notre coordinatrice tactique en Atlantique

  • regula52
  • 2 hours ago
  • 3 min read

Cat, peux-tu te présenter brièvement ? Quel est ton rôle dans l’équipe du projet Atlantique?

Je m’appelle Cat et je travaille habituellement comme capitaine et coordinatrice des opérations sur des navires de sauvetage en Méditerranée. Dans l’Atlantique, j’interviens comme coordinatrice tactique, responsable de la conduite des opérations aériennes. À partir de différentes informations, je définis les zones de recherche, j’élabore des schémas de recherche et, lorsqu’un bateau est identifié, je coordonne les mesures de secours avec l’équipe au sol. À terre, je dirige également l’équipe de recherche et je suis le point de contact pour les ONG et autres acteurs.

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Tu es souvent déployée en Méditerranée centrale et maintenant aussi dans l’Atlantique. Quelles sont, selon toi, les principales différences entre ces opérations ?

La principale différence est l’immensité de la zone d’opération : entre la Libye et Lampedusa, il y a environ 140 milles nautiques, alors que dans l’Atlantique, les distances peuvent atteindre 1’300 milles nautiques. Comme nos avions ont une portée limitée, il est essentiel de faire des prévisions très précises pour déterminer où une recherche peut réellement être efficace. Ces distances extrêmes augmentent aussi considérablement les dangers pour les personnes en mer : mauvais temps, erreurs de navigation, pannes ou manque d’eau peuvent rapidement devenir mortels.

Une autre différence majeure est l’absence d’infrastructure de sauvetage. En Méditerranée, il existe des navires civils de sauvetage et les garde-côtes italiens. Dans l’Atlantique, nous devons souvent faire appel à des cargos, des pêcheurs ou des voiliers qui ne sont ni formés ni équipés pour ce type d’intervention.


"Certains témoignages sont tellement traumatisants qu’ils me hantent la nuit."

Y a-t-il une situation qui t’a particulièrement marquée et qui montre pourquoi notre présence aérienne fait la différence ?

Depuis les airs, on reste physiquement à distance, mais les récits que nous recueillons dans le cadre de nos recherches sont bouleversants. La traversée depuis le Sénégal ou la Gambie dure au minimum neuf jours, souvent plus. Entre 100 et 300 personnes voyagent entassées dans de petites pirogues ouvertes, sans eau, sans nourriture suffisante, sans protection contre les éléments. Pas de toilettes, pas d’ombre, une mer agitée. Quand je pense à l’état des personnes que nous secourons en Méditerranée après seulement trois jours – déshydratées, en hypothermie, inconscientes, avec des brûlures chimiques – je n’arrive pas à imaginer leur état après dix jours sur l’Atlantique. Beaucoup meurent pendant la traversée, même lorsque le bateau finit par atteindre la terre : ils succombent au manque d’eau, à l’hypothermie, boivent de l’eau de mer ou perdent tout espoir. Certains témoignages sont tellement traumatisants qu’ils me hantent la nuit.

 

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Comment HPI a-t-elle été accueillie par les autres acteurs de la région ?

Très positivement. Comme en Méditerranée, nous collaborons étroitement avec Alarm Phone. Dans l’Atlantique, nous entretenons également une bonne coopération avec le HCR et l’OIM. Les échanges avec les navires marchands et les plaisanciers ont été très constructifs. Beaucoup ont répondu à nos appels radio et participé activement aux recherches.


Lors de situations de détresse, plusieurs navires ont modifié leur route, observé les embarcations et nous ont fourni des informations essentielles, ce qui a permis une réaction plus rapide.

Quelle est la prochaine étape pour le projet Atlantique ? Nous prévoyons de reprendre les vols depuis les Canaries au début de l’année prochaine. En parallèle, nous renforçons notre équipe de recherche et développons une base de données inter-organisationnelle pour documenter systématiquement les mouvements sur la route Atlantique – un travail qui n’est actuellement mené par personne, alors qu’il est essentiel.

"Nos moyens actuels ne suffisent que pour quelques missions supplémentaires."

De quel soutien avons-nous le plus urgemment besoin ? 

Le nombre de traversées augmente rapidement, tout comme celui des bateaux portés disparus. Chaque vol peut faire une différence cruciale – mais nos moyens actuels ne suffisent que pour quelques missions supplémentaires. Nous dépendons donc de manière urgente des dons. Chaque contribution nous permet de rester plus longtemps en vol et de repérer les embarcations en détresse.

 

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